Il y a maintenant une dizaine de jours la neige tombait en
abondance. Et comme à chaque intempérie, une visite aux ruches s'impose, histoire de vérifier que tout va bien.
En collant l'oreille contre le corps de ruche, on entend
parfaitement un doux ronronnement. Mais que se passe-t-il là-dedans ? On aimerait tous devenir un petit arthropode (au choix : un coléoptère, une punaise, ou encore une araignée) pour
s'introduire et assister aux vœux de la reine.
Des vœux, pas si sûr ! Ou alors celui de survivre à l'hiver, car le
froid ou le manque de nourriture peut être fatal à la colonie.
Le problème principal de ces abeilles d'hiver est de maintenir une
température d'environ 30° à l'intérieur de la grappe. En effet, l'hiver, les Apis mellifera se mettent en grappes, elles s’agglutinent les unes aux autres en effectuant un turn over. Une rotation
pour ne pas laisser toujours les mêmes au centre. Là où il fait le plus chaud. Quand elles sont sur les extérieurs, elles en profitent pour s'alimenter à tour de rôle grâce aux réserves de miel
et de pollen. Ou pour quelques ruches grâce au sucre Candy généreusement donné en supplément.
Mairie d'Arcueil, hiver 2013. Neige abondante.
Puis dès qu'elles se sentent gagnées par le froid, elles
réintègrent le centre de la grappe. D’autres les remplacent et ça tourne.Un exemple de solidarité devant l'adversité ! C'est aussi une question de survie.Et voilà que réaparaît l'esprit de la
ruche cher à
Maurice Maeterlink.
Seule la reine reste au centre en permanence et se fait nourrir.
C'est le privilège royal de la mère pondeuse qui assure le maintien de l'espèce. Quelle responsabilité !
Quand le froid s'intensifie, la grappe se
resserre. Si la température monte, elle se dilate.
Mais où va donc toute cette nourriture consommée depuis octobre car la ruche reste propre ? Les excréments sont retenus dans l'abdomen. C'est aux premiers rayons de
soleil en février/mars qu'elles effectueront les sorties de propreté. Mais ceci est une autre histoire.